[Evénement] Lancement du premier #hackathonbeauvau sur les données du ministère de l’Intérieur cc @okfnFr @Etalab pic.twitter.com/sVOVFscVDT
— Ministère intérieur (@Place_Beauvau) 20 Juin 2014
Données des impôts, de l’eau et enfin de l’Intérieur : fin juin, c’est un véritable marathon des hackathons auquel s’est livrée l’administration française avec la société civile. L’OKF France a apporté sa pierre en co-organisant l’événement sur les données de la Place Beauvau les 20 et 21 juin avec le soutien de son correspondant open data Philippe Guiraud, d’Etalab, la mission en charge de l’ouverture des données publiques et d’OCTO Technology, une SSII qui nous a accueillis dans ses locaux des Champs-Elysées, à trois coups de pédales du Ministère. L’objectif était tout autant de travailler sur les données – production d’un contenu et amélioration de la qualité des bases -, que de rencontrer les agents d’une administration qui n’a pas la réputation d’être la plus bavarde.
Malgré une rude concurrence à base de soleil et de Coupe du monde, quatre équipes étaient au rendez-vous le vendredi, dont une partie à distance. Développeurs, journalistes, graphistes, sociologues, agents de l’administration ont bien bossé pendant ces deux jours, en résistant à la tentation de rester faire la sieste sur la terrasse d’Octo…
La première équipe a travaillé sur les données relatives à la présence de forces de l’ordre – commissariats, gendarmeries et polices municipales – et les données de la délinquance. Elle s’est heurtée à la qualité des données, hétérogénéité des formats, granularité pas assez fine sur celles de la délinquance, mais aussi au manque de pertinence des données de la délinquance, sujettes à grosse caution : il s’agit en fait de la délinquance enregistrée par les services, enregistrement qui est l’objet de manipulations fréquentes.
Deux autres équipes ont travaillé sur les accidents de la route. Une première a poursuivi le travail entamé sur la série 2006-2011, qui n’est malheureusement pas horodatée, à l’initiative de Brice Person, ancien de Regards Citoyens, habitué des hackathons. Une première version est déjà disponible ici, un clic sur une commune affiche une synthèse sur celle-ci puis donne accès au détail des voies concernées par les accidents.
La troisième équipe s’est mis un bon coup de fouet samedi pour travailler sur les données horodatées cette fois-ci des accidents 2012, envoyées par la sécurité routière vendredi en fin de journée. Finalisée avec l’aide de la seconde équipe, elle est visible sur Rue89, qui avait dépéché deux journalistes durant ces deux jours. Ce travail a été l’occasion d’un échange avec un gendarme qui a expliqué qu’il avait déjà utilisé ces données pour tenter de diminuer le nombre d’accidents mais qu’un plafond semblait avoir été atteint : “On a pilonné les boites de nuit, les axes dangereux ont été aménagés… Entre un mort et un accident léger, la différence, c’est un arbre.”
Début des restitutions du #hackathonbeauvau
— Henri Verdier (@HenriVerdier) 21 Juin 2014
La dernière équipe a poursuivi le travail entamé sur les polices municipales en croisant données de la densité des effectifs par commune et potentiel fiscal, pour voir si les polices municipales étaient réservées aux communes riches, comme on l’entend parfois. La réalité est plus nuancée, comme vous pouvez le voir sur cet article de La Gazette des communes. Virginie Malochet, sociologue travaillant à l’IAUIDF, auteure de plusieures études sur les polices municipales, a apporté son regard de spécialiste et son intérêt de chercheuse pour de tels jeux de données.
Nous remercions les agents de l’Antai, de la gendarmerie, de la DILA, de la DSIC…, qui ont eu la curiosité de venir voir ce format qui détonne par rapport à leurs habitudes de travail. Nous avons pu mesurer la distance entre les discours officiels et le ressenti des agents – choc des cultures comme euphémise Rue89… – mais aussi la bonne volonté dont font preuve certains, et dont cet événement témoigne. Nous avons entendu avec plaisir qu’un travail était mené par la direction des systèmes de l’information et de la communication pour intégrer l’open data en natif. Gageons que d’ici deux ans, les participants pourront jouer avec plein de gentilles données bien rangées !