C’est avec un grand plaisir que nous avons accueilli plus d’une soixantaine de participants pour le premier événement d’OKFN France qui a eu lieu mercredi 12 décembre au soir à la Cantine.

Ce soir à @lacantine pour le lancement de l’OKFN France #OKFNFr – Crédit: @Etalab

L’objectif de cet événement était double: introduire l’Open Knowledge Foundation en France et rassembler des personnes de différents horizons pour réfléchir ensemble à des idées et des projets concrets pour promouvoir l’ouverture et la réutilisation des contenus libres.

La réussite de ce type de soirée devra se mesurer à termes sur les projets réalisés, mais déjà la dynamique était là. Retour sur cette première rencontre OKFN France.

Présentation de l’Open Knowledge Foundation

La soirée a débuté par une introduction à l’Open Knowlegde Foundation par les coordinateurs du nouveau groupe. Kat Borlongan a présenté les premiers membres et introduit la soirée. Primavera De Filippi est intervenue sur la genèse de l’OKFN: une organisation créée en 2004 à Cambridge qui développe des projets, des outils et des communautés pour promouvoir la réutilisation de contenus libres. Pierre Chrzanowski a expliqué les enjeux d’un groupe national en France : promouvoir l’Open Definition, développer et initier de nouveaux  projets OKFN et créer des liens avec la communauté à l’international. Samuel Goëta a introduit le contexte français et présenté les acteurs de la communauté de la culture libre dans le pays. Beaucoup d’entre eux étaient présents à la soirée.

Interventions libres

La soirée s’est ensuite poursuivie par des interventions libres des participants:

  • Adrienne Alix de Wikimédia France a rappelé le lien naturel entre l’Open Knowledge Foundation et Wikimédia et notre projet commun Open Glam
  • Simon Chignard est intervenu pour présenter 4 pistes pour un Open Data des biens communs
  • Cyril Lage et Armel Le Coz de Démocratie Ouverte ont présenté les enjeux du collectif et expliqué le projet de plateforme participative Parlement et Citoyens
  • Regards Citoyens, représenté par Benjamin Ooghe-Tabanou, est revenu sur le travail de l’association pour promouvoir l’Open Data et notamment la licence ODBL (créée par l’OKFN). Il a par ailleurs cité le travail de Benjamin Jean, qui a traduit la licence en français  et de Claire Gallon, qui avec l’association LiberTic mène un important travail de terrain pour soutenir les initiatives Open Data
  • Margaux Pelen de Home’n’go  a enfin pris la parole pour annoncer l’organisation d’un Datackathon début février .

Le Gotha de l’ #OpenData est là @lacantine pour #okfnfr – Crédit @Ratzillas

 

Discussions thématiques

Pour la troisième partie de la soirée, les participants se sont répartis en groupes thématiques Open Data, Open Culture, Open Science et Education. Une réunion spécifique du groupe de travail OKFN autour de l’Open Transport a également eu lieu.

Open Data

Regroupant une quinzaine d’acteurs de l’ouverture des données publiques et de personnes s’intéressant à ses enjeux, la table ronde sur l’Open Data a d’abord souligné les problèmes de lisibilité de l’ouverture des données en France : producteurs de données mal identifiés, manque de médiations entre producteurs et réutilisateurs et un mille-feuille administratif qui complexifie l’ensemble. Le constat général est que les opportunités d’une démarche Open Data sont encore mal perçues par les administrations et les opérateurs de services public, et qu’il y a toujours des craintes sur les enjeux économiques.

Face à ce constat, les participants ont proposé des idées et projets concrets :

  • développer des outils pour comprendre et identifier plus facilement les acteurs produisant des données publiques en France
  • mettre en place des programmes d’accompagnement des acteurs et supporter les initiatives existantes
  • soutenir les projets de réutilisation de données publics (le cas d’OWNI en tant que pionnier du datajournalisme a été cité)
  • développer une application du type What do they know ou Alaveteli  en France afin de faciliter les requêtes auprès de la CADA et disposer d’un suivi public de ces demandes
  • promouvoir l’Open Data grâce à des exemples concrets plutôt qu’avec des arguments théoriques (identifier les belles histoires, faire du storytelling)
  • réfléchir à de nouveaux mécanismes de consultation de data.gouv.fr et des sites locaux d’ouverture de données
  • faire évoluer nosdonnées.fr (instance de la plateforme CKAN en France mise en place par Regards Citoyens) afin de disposer d’un outil de dépôt et de visualisation de données ouvertes issues du tiers secteur.

Charles Ruelle a par ailleurs rappelé le travail d’Etalab depuis plus d’un an et a réaffirmé la volonté de la mission de collaborer avec l’ensemble des acteurs sur ces sujets. Enfin Karim Sy, fondateur des Jokkolabs a cité la portée d’un projet comme Open Street Map dans des pays qui ne disposent pas de cartographie précise du territoire et a plaidé pour un accompagnement des pays africains sur les problématiques Open Data.

Et la suite ? Une nouvelle rencontre sera proposée en début d’année pour définir les projets prioritaires à conduire au sein d’OKFN France en matière d’Open Data. Cet événement sera annoncé sur notre blog et notre liste de discussion.

Open Culture

A la table ronde Open Culture, les discussions ont d’abord porté sur le projet Open Glam  et le projet Public Domain Calculators  actuellement développés par le groupe de travail sur le domaine public.

Chacun des participants à ensuite proposé des idées pour valoriser le patrimoine et favoriser la libre circulation des données et des contenus culturels. Voici les propositions:

  • organiser des manifestations autour du thème de la culture libre
  • produire des documents multimedia avec des œuvres du domaine public
  • encourager des initiatives de crowd-sourcing permettant aux visiteurs de musées, de galleries, etc de laisser une trace en fournissant des informations supplementaires à propos des œuvres qu’ils ont visité
  • utiliser l’Open Data pour permettre au public d’interagir plus facilement avec les œuvres
  • identifier des mécanismes de valorisation par le libre qui aillent au-delà d’un retour économique (visibilité, enrichissement des données, engagement avec le public, etc.)

La discussion s’est enfin achevée sur les questions de financements (convaincre les mécènes, identifier et répondre aux appels d’offres) et sur l’organisation de la journée du domaine public qui doit avoir lieu fin janvier. Les participants au groupe culture doivent se revoir en janvier pour discuter du lancement des projets évoqués.

Open Science, Education, Recherche

Cette table ronde a essentiellement réuni des jeunes chercheurs qui souhaitaient discuter des problématiques de l’Open Access et plus généralement de l’Open Science en France. Un des principaux constats est qu’il y a un encore un manque de lisibilité sur les pratiques et sur les règles en vigueur dans le pays et que l’Open Access n’est pas assez encouragée par les institutions.

Les points suivants ont été abordés :

  • importance des formats libres pour la publication de données et d’articles et besoin de pédagogie pour l’utilisation de ces formats
  • l’Open Access doit s’accompagner d’une réforme de l’évaluation du travail des chercheurs
  • question de la maintenance et de la qualité des données et des publications scientifiques ouvertes: qui en aura la responsabilité? (besoin de modèles collaboratifs, l’évaluation par les pairs doit être un processus continu)
  • il a aussi été noté que même si la France possédait 70 registres Open Acces, la pratique n’était pas encouragée et qu’il était parfois plus facile de trouver des publications françaises sur des plateformes allemandes.

Les participants ont enfin été encouragés à rejoindre les groupes de travail spécifique de l’OKFN en Open Science et Open Access.

Open Transport

Le groupe de travail Open Transport  a réuni autour de la table mais aussi en ligne producteurs et réutilisateurs des données transport et membres du groupe OKFN dédié. Des représentants de Google, la SNCF, La FING ont participé à cette table ronde. Ce fut l’occasion de présenter le projet Open Transport Handbook, la rédaction d’un guide méthodologique sur l’ouverture des données de transport, et de discuter des problématiques spécifique de ce secteur. Pour suivre les discussions du groupe Open Transport et participer à leurs projets c’est ici http://lists.okfn.org/mailman/listinfo/open-transport

La suite, comment participer ?

Enfin beaucoup d’entre vous nous ont demandé comment participer à l’Open Knowledge Foundation. C’est simple, faites comme nous, participez aux listes de diffusion qui vous intéressent, venez vous présenter sur la liste okfn-france ou lors des événements que nous organisons, expliquez votre idée, votre projet et voyez si cela intéresse d’autres personnes. Et si vous souhaitez vous impliquer dans la coordination et la mise en place du groupe France, nous serons plus que ravi de vous accueillir. Pour en savoir plus sur le fonctionnement de l’Open Knowledge Foundation et du groupe France, vous pouvez aussi aller faire un tour sur notre nouvelle FAQ.

Pour conclure, nous adressons un grand merci à la Cantine pour nous avoir accueilli pour cette première soirée et pour son soutien pour la suite. Merci également à SNCF Transilien, nouvel acteur de l’open data, qui a fourni boissons et petits fours.

 

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