Communiqué de presse

10 décembre 2015

La France perd 7 places dans l’Open Data Index 2015, rétrogradant de la 3ème à la 10ème position. Cette chute traduit avant tout une incapacité de notre pays à ouvrir plusieurs jeux de données fondamentaux. Le cadastre, les données géographiques ou celles sur les entreprises restent ainsi uniquement accessibles contre une importante redevance. L’accès de tous à ces données sera pourtant essentiel pour mettre en œuvre et mesurer nos objectifs en matière de développement durable et de lutte contre le changement climatique.

Alors que les négociations de la COP21 arrivent à leur terme, il est temps pour la France de montrer l’exemple et d’aligner sa politique open data sur ses ambitions internationales. Autre exemple, avec la pollution de l’air où les données sur les émissions nationales n’ont pas été mises à jour depuis 2009. Et pour Paris, ville hôte de la COP21 qui connait régulièrement des pics de pollution, les données fournies par Airparif ne sont pas publiquement réutilisables.

Voir les résultats de l’Open Data Index 2015.

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En France, un open data à deux vitesses

Sur le podium en 2014, la France rétrograde en 10ème place cette année avec un score de 63% (Taiwan, en tête, obtient un score de 78%). Ce changement s’explique par un renforcement de la méthodologie de l’Index, de la définition des jeux de données et d’une plus grande rigueur dans l’évaluation de l’ouverture des données. Les données fournies par l’IGN en open data ne sont ainsi pas suffisamment détaillées pour répondre aux critères de l’Index pour les informations géographiques. La licence non open data utilisée par la Poste et l’IGN pour la nouvelle base d’adresse nationale  impacte négativement l’évaluation du jeu de données.

Le bon classement de la France en 2014 a souvent été reçu comme un satisfecit alors même que notre association comme d’autres acteurs n’ont cessé de réclamer une plus grande ouverture des données essentielles. Force est de constater que ni la société civile ni les entreprises n’ont été entendues sur plusieurs de ces jeux de données fondamentaux.

Enfin l’index, qui a vocation à comparer des jeux de données entre pays, ne rend pas toujours compte de la complexité et des problématiques spécifiques pour certaines informations. Il faut ainsi rappeler que même si le jeu de données sur les marchés publics a été évalué de façon positive, les informations disponibles ne concernent que 40 à 60% des marchés conclus. La commande publique échappe encore pour une large part au regard du citoyen.

Au niveau mondial, l’Open Data Index 2015 montre un déclin du nombre de jeux de données véritablement ouverts

Au niveau mondial, l’Open Data Index 2015, publié par Open Knowledge International, montre que des efforts importants des gouvernements hors d’Europe et d’Amérique du Nord ont été réalisés pour ouvrir des données clés. Cependant, les progrès demeurent lents pour la plupart des gouvernements qui ne fournissent toujours pas d’information dans un format réutilisable ni sans restrictions d’usage pour la société civile, les médias et les entreprises.

L’Open Data Index est le résultat d’un travail collaboratif de la société civile pour mesurer l’ouverture des données dans le monde. Cet outil est utilisé par des gouvernements pour définir leur stratégie open data, et par les acteurs de la société civile pour encourager les États à être encore plus transparents.

L’index classe les pays en fonction de la disponibilité et de la réutilisabilité de données dans 13 catégories dont les dépenses publiques, les résultats des élections et le niveau de pollution. Nous avons conduit une consultation qui a vu la participation d’acteurs de la communauté open data ainsi que des organisations de la société civile spécialisées dans différents secteurs. L’index 2015 a ainsi été révisé pour inclure de nouveaux jeux de données dont les marchés publics, la qualité de l’eau, les données cadastrales et les données météorologiques. D’autres données ont été supprimées, notamment les données de transport en raison de la difficulté de comparer les systèmes de transport entre pays.

Les principaux enseignements de cette édition sont :

  • Taiwan prend pour la première fois la tête du classement et devient ainsi le premier pays non européen à se positionner dans le top 3. Ce résultat montre que des progrès restent encore à faire pour tous les pays puisque Taiwan obtient un score de 78%. Des données cruciales telles que les dépenses publiques, les codes postaux ou les données cadastrales y restent inaccessibles aux citoyens.
  • Le Royaume Uni se retrouve à la seconde place pour la première fois avec un score de 76% (première position avec 96% pour l’édition 2014). Ce changement est, pour une large part, due à une définition plus stricte de certaines catégories de données comme les résultats d’élections qui demandent un niveau plus détaillé, mais également en raison de l’inclusion de nouvelles catégories comme la qualité de l’eau ou les données cadastrales, des informations non disponibles au Royaume-Uni.
  • Pour la troisième année consécutive, les données les plus ouvertes globalement sont les données statistiques et les données les moins disponibles sont les dépenses publiques, la Grèce étant le seul pays à publier ses données de dépense publique au niveau transactionnel en open data.
  • Globalement, alors que le nombre de données ouvertes à augmenté depuis 2014 (de 124 à 154), le pourcentage de données ouvertes a diminué (passant de 11% en 2014 à 9% en 2015). Ce résultat, si il s’explique par une extension du nombre de pays et de catégories de données évaluées, montre aussi clairement que peu de progrès ont été réalisés au niveau global.

Contacts media
Open Knowledge International : Katelyn Rogers et Mor Rubinstein, email: press@okfn.org, twitter @okfn, téléphone: 0044 (0)7450 201 064
Open Knowledge France : Pierre Chrzanowksi et Samuel Goeta, contact@okfn.fr, twitter @okfnfr

Notes aux éditeurs

L’Open Data Index [Global Open Data Index] est un projet de Open Knowledge International réalisé en collaboration avec un réseau d’experts et de contributeurs. Des citoyens, organisations de la société civile, experts open data évaluent la disponibilité et la ré-utilisabilité des données définies autour du monde. Leurs contributions sont ensuite revues par des pairs et évalués par une équipe d’experts spécialisés par pays et catégoriés de données.

Pour les informations détaillées et les infographies téléchargeables : http://index.okfn.org/

L’Index fournit une évaluation indépendante de l’ouverture des données dans les catégories suivantes : budget, dépense publique, résultats des élections, registre des entreprises, carte nationale, statistiques nationales, lois, codes postaux et limites administratives, émissions de polluants, marchés publics.

Taïwan, Royaume-Uni, Danemark, Colombie, Finlande, Australie, Uruguay, États-Unis, Pays-Bas, Norvège, France, Brésil, Roumanie, Mexique, île de Man, Bulgarie, Canada, Espagne, Inde, Italie, République tchèque, République de Moldavie , République de Corée, Autriche, Singapour, Allemagne, Islande, Suède, Suisse, Chili, Irlande, Japon, Lettonie, Kirghizistan, Belgique, Kosovo, Jamaïque, Albanie, Hong Kong, Luxembourg, Indonésie, Thaïlande, Grèce, Israël, Rwanda, Porto Rico, Turquie, Géorgie, Jersey, Guernesey, Kazakhstan, Slovaquie, Paraguay, Afrique du Sud, Argentine, Portugal, Ukraine, Sénégal, Burkina Faso, Équateur, Pakistan, Fédération de Russie, Îles Caïmans, au Bénin, au Népal, aux Bermudes, à Oman, Costa Rica, Macédoine, État plurinational de Bolivie, Kenya, Sainte-Lucie, Dominique, Guatemala, El Salvador, Maroc, République dominicaine, les Philippines, Cameroun, Bahreïn, Azerbaïdjan, Guyana, Trinité-et-Tobago, Égypte, Tadjikistan, Tunisie, Qatar, Jordanie , Panama, Botswana, République-Unie de Tanzanie, Mali, Chine, Timor-Leste, Koweït, Togo., Montserrat, Côte d’Ivoire, Liban, Émirats arabes unis, Guinée, Niger, Arabie saoudite, de Grenade, Saint-Vincent et les Grenadines, Aruba, Éthiopie, Cambodge, Barbade, les Bahamas, Irak, Malaisie, Nigeria, Soudan, îles Turques et Caïques, Antigua et Barbuda, Algérie, République islamique d’Iran, Saint-Kitts-et-Nevis, Libye, Syrie.

Pour plus d’informations sur la méthodologie d’évaluation, voir http://2015.index.okfn.org/methodology/

Pour les territoires non officiellement reconnus comme des pays indépendants, nous avons inclus ceux-ci seulement lorsque l’ensemble des catégories de données ont été évaluées.

Une donnée ouverte est une donnée qui peut être librement utilisée, réutilisée et redistribuée par quiconque – sujette seulement, au plus, à une exigence d’attribution et de partage à l’identique. Une donnée ouverte répond à des critères techniques, juridiques et économiques qui sont évalués par l’Open Data Index, avec pour référence l’Open Definition.

Open Knowledge International, fondée en 2004, est un réseau mondial de personnes qui sont passionnés par l’ouverture de l’information, et qui utilise le plaidoyer, la technologie et l’éducation pour ouvrir les données et aboutir des changements positifs pour notre société. Notre objectif est de donner à chacun le pouvoir d’utiliser l’information.