Nous avons le plaisir de vous annoncer la création du groupe de travail « Science ouverte et citoyenne » (Open and Citizen Science) ! Comme son nom l’indique, il se concentrera sur deux axes principaux :

  1. science ouverte : données ouvertes en sciences, accès libre et ouvert aux publications scientifiques ;
  2. science citoyenne : des initiatives de recherche associant des scientifiques et une participation « citoyenne » volontaire (amateurs éclairés, étudiants, spécialistes à la retraite, etc.)

Voici quelques explications des motivations et mode de fonctionnement, nécessaires pour introduire ces concepts et pratiques encore relativement peu connus en France.

'Open science'. Crédit : Judy Breck sur Flickr (CC-by-SA 2.0)

‘Open science’. Crédit : Judy Breck sur Flickr (CC-by-SA 2.0)

Science ouverte

Pourquoi avons-nous besoin d’ouvrir les données et les publications scientifiques ? Les idées d’ouverture des connaissances gagnent du terrain dans de nombreuses communautés scientifiques où les données par défaut ne sont pas partagées librement, les articles sont publiés dans des revues à accès fermé et le processus scientifique de revue par les paires opère derrière des portes closes. Le niveau d’ouverture par défaut variant selon les domaines académiques, la participation des chercheurs de tous les domaines est nécessaire.

Les données ouvertes en sciences sont principalement les jeux de données associés à la littérature scientifique primaire. La situation actuelle est incompatible avec les modalités selon lesquelles ces données sont mises à disposition. En outre, les conditions de leur réutilisation sont souvent peu claires et les scientifiques sont chichement crédités pour le partage de données. Ce cercle vicieux fait donc qu’il n’y a aucune incitation à libérer les données brutes générés par les activités de la recherche. Le groupe de travail ‘Open Science’ de l’Open Knowledge Foundation a rédigé les Principes de Panton pour Open Data en sciences lesquels recommandent que toutes les données issues de la recherche publique soient mises à disposition sous une licence ouverte, exposant les raisons pour lesquelles le partage de données de bonne qualité est si important.

La thématique de l’accès libre et ouvert aux publications scientifiques se rapporte à l’accès sans conditions au texte intégral des articles scientifiques, la majeure partie desquels est publiée dans des revues exigeant des abonnements payants et dont l’accès est très coûteux aussi bien pour les institutions que pour les individus (dans les 30$ par article pour les non-abonnés). De grands progrès ont été accomplis par le mouvement du Libre Accès (Open Access) traduits par exemple par les taux de publication sans cesse croissants sous licences permissives qui rendent la publication scientifique librement disponible. Le chemin vers une généralisation de ces pratiques reste cependant long et tortueux, ce qui motive d’autant plus notre engagement dans la promotion des politiques de libre accès auprès des bailleurs de fonds et des gouvernements ainsi que la construction d’outils pour maximiser l’impact et l’utilité de la recherche en accès libre et ouvert pour tous.

Science citoyenne

La science citoyenne est définie comme l’effort combiné de chercheurs professionnels et non-professionnels (c.-à-d., amateurs volontaires passionnés par les sciences en général). Ceux-là développent ensemble un sujet de recherche assurant ainsi la production, l’analyse et l’interprétation des données ainsi que la suite de l’expérience. La page Wikipédia dédiée retrace brièvement les différents tenants et aboutissants de la science citoyenne et fait la distinction entre ce concept en particulier et d’autres initiatives lesquelles utilisent la même expression pour parler de contrôle citoyen de la recherche scientifique.

Dans cette thématique j’inclus volontiers les initiatives de hacking telles que le biohacking (encore connu sous le nom de DIYbio — do-it-yourself biology ou biologie de garage). Même si le hacking n’inclut pas la notion de professionnels pour que des projets soient lancés et menés à bien, ces activités permettent à tout un chacun de créer et développer de la connaissance (au sens très large). Pour l’instant et en raison des exigences en termes de biosécurité, la biologie de garage reste une activité où la participation de chercheurs est nécessaire. Le débat si oui ou non inclure le (bio)hacking dans la science citoyenne peut être engagé même si la nécessité de l’avoir ne semble pas s’imposer. Le désir d’éteindre le champ de vision de la science citoyenne et l’ouverture qu’elle apporte est cependant essentiel ce qui motive l’inclusion du (bio)hacking ici.

Quels liens entre science ouverte et citoyenne ?

Le dénominateur commun des ces différentes initiatives est l’ouverture : ouvrir les données et ses résultats à ses pairs mais aussi à toute personne, du métier ou non, ouvrir ses pratiques au plus grand nombre et déconstruire le mythe de l’élite scientifique. L’ouverture des pratiques et productions des sciences à tout un chacun donnent lieu à une science innovante, de qualité et progressant à grands pas en raison de l’accès sans entrave aux ressources et la capacité à tirer parti de l’expertise dans le monde entier.

Comment travaillera le groupe ?

Ce groupe a pour but de documenter des projets déjà existants et d’assurer une veille unique des pratiques, succès, défaillances etc. d’initiatives en France et de part le monde. Ces contenus seront publiés sur un blog dédié : Science ouverte, idéalement à raison d’un projet par semaine. Les contributions sont bien évidemment plus que bienvenues. De plus, des projets émergents de science ouverte m’ont déjà fait part de leur désir de se joindre à cette aventure. Le lancement du présent groupe de travail rend ces synergies possibles.

Je sais que le petit texte ci-dessus vous a mis l’eau à la bouche : si vous vous sentez l’âme exploratrice, inscrivez-vous à la liste de diffusion ou tweetez-moi.

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5 thoughts on “Lancement du groupe de travail « Science ouverte et citoyenne »”

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